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L’Université de l’Ontario français : repenser la bibliothèque universitaire?

Par Hélène Carrier

Après une longue attente, la nouvelle Université de l’Ontario français (UOF), une université francophone située à Toronto, accueillera enfin sa première cohorte d’étudiant.es en septembre 2021. En poste depuis août 2020, le Dr. Denis Berthiaume, vice-recteur aux études et à la recherche, qualifie l’université de « jeune pousse ». Malgré tout le travail accompli, il reste encore beaucoup à planifier, à créer, à décider et à bâtir, y compris la bibliothèque universitaire.  

Logo de l’UOF (Université de l’Ontario français)


Subventionnée à parts égales entre le fédéral et le provincial, l’UOF a obtenu des fonds de démarrage de 126 millions de dollars sur une période de huit ans. L’Université desservira tout particulièrement les besoins des étudiants de niveau secondaire de la région du Ce
ntre-Sud-Ouest, une population en croissance où vivent 36.1 % des francophones de la province. En termes de programmes, l’UOF offrira quatre baccalauréats spécialisés transdisciplinaires en sciences humaines et sociales portant chacun sur l’étude des cultures numériques, de l’économie et de l’innovation sociale, des environnements urbains et de la pluralité humaine. Le recrutement des premiers effectifs scolaires a débuté en octobre 2020 et l’administration vise une cible de 200 étudiants Équivalent à plein temps (EPT) pour sa première année académique 2020-2021.

L’article de Wikipédia consacré à l’UOF piqué notre curiosité : « l’Université de l’Ontario français n’aura pas de bibliothèque physique, mais favorisera plutôt un espace virtuel pour sa bibliothèque universitaire » (1).  Nous avons donc contacté le bureau du rectorat au sujet des plans de l’Université pour un projet de bibliothèque numérique ou d’accès à des ressources de bibliothèques pour ses professeur.es et étudiant.es. Le vice-recteur confirme que, bien que la réflexion sur le sujet soit toujours à l’étape conceptuelle, on envisage de créer, non pas une bibliothèque, mais un centre de ressources documentaires virtuel. Ce centre réunira des productions externes, mais aussi les productions internes des professeur.es et des étudiant.es sur un mode de libre-accès car l’UOF compte développer du matériel pédagogique et de recherche en français qu’elle mettra à la disposition de la population (2).

Le nouvel édifice multifonctionnel construit en bordure du lac Ontario dans un quartier historique du centre-ville de Toronto qui hébergera l’Université de l’Ontario français.

Au-delà des ressources documentaires, une bibliothèque universitaire fournit un ensemble de programmes, de services et d’espaces en appui à la mission d’enseignement et de recherche. À ce sujet, l’UOF misera sur une approche intégrée des services axés sur les étudiant.es en offrant un centre de réussite étudiante, portail virtuel pour l’accompagnement des étudiant.es, dont la formation aux compétences informationnelles et à l’intégrité académique. 

L’UOF a loué des locaux au premier étage d’un tout nouvel édifice multifonctionnel construit en bordure du lac Ontario dans un quartier historique du centre-ville de Toronto. L’Université fera partie du Carrefour francophone du savoir et de l’innovation et aura pour partenaires des organisations telles la Cité Collégiale, l’Université de Hearst et les conseils scolaires francophones, pour n’en nommer que quelques-unes (3). Les étudiants auront accès à des salles d’étude en groupe (ouvertes ou fermées) et des espaces individuels conçus comme des microclimats et répartis sur l’étage.

Du côté budgétaire, le rapport de la première année d’opérations de l’UOF (4) souligne que « les ressources et services de la bibliothèque seront estimés à 2 millions de dollars ou 5% des dépenses totales de l’UOF en 2028-2029, des projections préliminaires qui ne sont pas trop éloignées des repères courants des dépenses de fonctionnement d’une université ontarienne ».  L’UOF misera sur la collaboration et les partenariats; on envisage des économies d’échelle dans l’offre de services (dont les services de bibliothèque) grâce à des ententes avec les principaux partenaires. Il est à souhaiter que l’Université joigne prochainement les rangs du Conseil des bibliothèques universitaires ontariennes (CBUO), un consortium de 21 bibliothèques reconnu pour ses projets collaboratifs novateurs. 

Le projet du Centre de ressources documentaires n’est pas encore très avancé et le vice-recteur nous invite à le recontacter dans six mois pour continuer de suivre son évolution. L’UOF met sur pied son équipe et fait présentement l’embauche pour les postes de professeur.es responsables des pôles d’études et de recherches. Un.e gestionnaire des ressources documentaires, détenant probablement une maîtrise en bibliothéconomie et sciences de l’information, sera recruté.e au début de l’année 2021. Quelle superbe opportunité de repenser la bibliothèque universitaire du 21e siècle… avis aux intéressé.es ! 

Sources

  1. Université de l’Ontario français. Wikipédia. Repéré au : https://fr.wikipedia.org/wiki/Université_de_l%27Ontario_français
  2. Balli Fabio, « Entrevue avec Denis Berthiaume, vice-recteur de l’Université de l’Ontario français », 8 octobre 2020. Carnet de recherche Favoriser la recherche avec les sciences ouvertes. Repéré au :  https://sciencesouvertes.hypotheses.org/294 
  3. Université de l’Ontario français. Site web. Repéré au :  https://uontario.ca
  4. Rapport du conseil de planification pour une université de langue française (2017). Repéré au : https://uontario.ca/fileadmin/user_upload/Historique/Rapport-UOF.pdf

Crédit photographique : Université de l’Ontario français
Crédit photographique : Google Maps


Hélène Carrier est présidente de l’Association des bibliothèques francophones de l’Ontario (une division d’OLA) et Bibliothécaire universitaire associée à l’Université d’Ottawa. Elle a été directrice intérimaire de l’École des sciences de l’information (ÉSIS) à l’Université d’Ottawa (2017-2020) et a occupé le poste de directrice de la Bibliothèque Morisset (Arts et Science) depuis 2003. Détentrice d’une maîtrise en sciences de l’information (McGill), elle est chargée de cours et conférencière invitée à l’ÉSIS et à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal et co-chercheure principale d’un projet de recherche sur le développement de collections en français en situation minoritaire. Vous pouvez la contacter à l’adresse courriel suivante : hcarrier (arobase [@]) uottawa.ca

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